« Une fille se doit d'être discrète, silencieuse et courtoise »

Ma mère et ses idéaux. Pour mon père, c'était une toute autre histoire. J'étais leur premier enfant, et le fait que je sois une fille compliquait un peu la donne. Dans le monde dans lequel vivait mes parents, avoir un garçon semblait être le plus adéquat. Mais mon père ne s'en formalisa pas plus. Fille, garçon, c'était la même chose, je serai élevé selon ses principes. Pas de poupées ni de broderie, mais les voitures et les combats. J'ai toujours été fasciné par ce monde. Ma mère, en bonne épouse, se contentait de fermer les yeux et suivre son mari. Quand on se retrouve à suivre les ordres de la famille Okamoto, on évite de faire des choses que l'on pourrait regretter. Et quand on a pour seul ami l'héritier de l'empire, les choses prennent une autre tournure.

Hiroki a toujours été mon seul ami, il faut dire que je n'étais pas facile à vivre à l'époque, et encore maintenant. Ma mère souffrait chaque jours de mon comportement qui était loin de celui qu'elle désirait. Mon père au contraire, était presque fier, disant qu'au moins sa fille pourra se défendre seul.  Ma mère avait décidé de remédier à tout cela et m'envoya en France où je passa plusieurs années, avant d'aller en Italie. Elle m'envoya aussi loin qu'elle pouvait de ce monde. Ma nouvelle vie n'était pas si mal que ça. J'avais réussi à me fondre dans la masse, à penser et à réagir comme les autres, mais au fond de moi, je n'étais pas totalement heureuse, car je n'étais pas moi-même, mais seulement ce que la société voulait que je sois.. Quand j'appris la mort des parents, mon cœur se brisa, et au grand dam de ma mère, je retourna aux Etats-Unis pour pouvoir l'aider et l'épauler. Mais à mon arrivée, ma mère m'empêcha de rejoindre Hiroki, me disant que nous faisions plus parti de ce monde, que je devais tourner la page. Mon père quant à lui était devenu silencieux, complètement anéanti par cette perte. Il me fallut plusieurs mois avant de convaincre ma mère de me laisser partir. Mais ce n'était qu'à une condition, que j'intègre cette école de filles, que je devienne une parfaite jeune femme prête à marier.

Quelques mois plus part, j'arrivais sur le territoire japonais, accueilli par une de mes tantes. Qui elle aussi, partageait les idéaux de ma mère sur le rôle de la femme dans ce monde. Mais quel ne fut ma surprise d'apprendre que les écoles avaient été fusionner et que je pouvais enfin retrouver mon ami et surtout vivre la vie dont j'ai vraiment envie.