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 sweet nothing (ft. takanori shūji)

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Watashi wa
Invité desu

Anonymous



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MessageSujet: sweet nothing (ft. takanori shūji)   sweet nothing (ft. takanori shūji) EmptyVen 25 Oct - 19:51

SWEET NOTHING

sweet nothing (ft. takanori shūji) 28.17 Je suis dans ce magasin, un litre de lait à la main. Stoppé dans le mouvement, je reste planté comme un con, entre les produits frais et les légumes. Ce sont des mots qui passent sur moi, qui caressent l'oreille alerte. Une voix d'homme, pour la langue de Shakespeare. Je suis touché, et triste. C'est étrange, cette douleur lancinante qui étreint ma poitrine au leitmotiv « when I was your man ». J'ai l'impression d'avoir vécu ces mots. Et puis je pousse le chariot, le songe passé. Je dérive entre les étalages, comme souvent. Je n'ai pas faim. Je n'ai pas soif. Pourtant je participe à ce grand cercle comique, la société de consommation. Je considère les divers produits, j'en prends quelques uns. Je les repose. Je flâne, à vrai dire, car je n'ai rien à faire. C'est l'histoire de ma vie, je erre en vain. Au fond, j'en tire un plaisir assez salace. Mettez ça sur le compte de mon esprit mal tourné. Je n'ai jamais été un ange. Vraiment. Je rapporte tout au sexe, ou presque. Je laisse tomber la courge dans le dépôt. Je me perds encore ; dans ce store, dans ma tête. Même si je vogue au hasard, traînant une identité morcelée, je m'en trouve satisfait. Comme si je m’accommode de cette mélancolie ; de tout ce qui est gris, pluvieux ; soupirant. Je raffole de ces heures au café, seul contre la vitrine humide et parsemée de gouttes. A voir des ombres fuyantes, et leurs sombres ombrelles. Enfin à s'engouffrer dans le grand froid ; je sors mes clopes, je les grille. Je maltraite avec délice mes deux poumons ; qu'ils soient noircis, tiens. Faut bien crever, d'une mort aussi pitoyable soit elle. Je les cracherai, mes poumons ; ces toux seront comme des souvenirs. Au final, je marche avec deux sacs remplis de produits variés et bientôt périmés. Je les vois déjà, solitaires dans mon réfrigérateur. Et sans remords, je les foutrai aux déchets. Ouais, de l'argent balancé en l'air, et alors ? Je fais ce que je veux.

J'aime sentir le temps qui passe. Par ces pluies, par ces produits périmés. Je suis blasé et je le vis bien.  Qu'est-ce que je fous, maintenant. Il est tout juste dix-neuf heures. C'est samedi, je ne bosse pas. Je vais chez Ren, un « ami ». Dans son immeuble, il y a une piscine. De ce fait, j'apprécie beaucoup Ren. Et puis il est plutôt bien foutu, avec ses fringues débraillées, ses tatouages ; son torse fin et musclé. Ses cheveux noirs comme de l'encre, aussi ; et ses doigts, surtout. Il est guitariste. C'est mon péché mignon, les bassistes. Je profite donc du corps et de la piscine. J'entends sa voix basse à l'interphone. Je lui dis quelque chose d'obscène, ça lui plaît. Il me serre, et j'aime ça.

Je quitte les draps défaits, et je m'habille. Ren fume dans le lit ; l'odeur de son tabac m’écœure un peu. Pour la énième fois, je regarde ses nombreux tatouages. Après quelques étirements, j'attrape une serviette et je vais à la piscine. Elle n'est pas très grande, mais ça suffit pour quelques coulées. Je ris de mon attitude, parfois j'ai l'impression d'être une pute. J'ai vraiment touché le fond. Inerte, je me laisse envelopper par l'eau. Les bruits de la rue s'atténuent. C'est le grand vide ; la paix absolue. Et puis j'aperçois une ombre, je remonte à la surface. Ren me domine, clope toujours au bec. Il dit qu'il doit partir pour un concert. Je sors de l'eau et je le suis. En route, une chanson des Sex Pistols prolonge le silence entre nous. Il rejoint son groupe, et je trouve un bar. J'attends que le concert commence, je ne sais même pas ce que je fais là. J'ai dit oui. Emporté par la foule, l'ombre se fait dans la salle. Je n'écoute même pas. Mon regard croise celui de Takanori Shūji. Un bon pote, si l'on veut. J'ai fait pas mal de conneries avec lui. Des beuveries interminables, des tournées de bar – ce qui revient presque à la même chose. Le truc dans l'histoire, c'est qu'il est mon type. Dès que je l'ai vu, j'ai eu envie de lui. Quelque chose de très bestial. En plus Shūji se comporte bizarrement parfois. En soirées surtout. Je me dis que c'est l'alcool, tout ça. Il est plus... tactile. Mais on s'est dit que jamais on ne sortirait ensemble, histoire de pas foutre en l'air notre amitié.
Je fixe Shūji. Mon regard dérive vers son torse, et un sourire naît sur mes lèvres. Je m'avance vers lui, bousculant deux ou trois personnes. « Shūji, tu fous quoi ici ? »
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